Posséder une horloge au 15ème siècle, pour les villes c’était à la fois un symbole de prospérité et de fierté. Avallon l’avait bien compris. Aujourd’hui, cette vieille dame de six siècles, classée Monument Historique, est toujours l’emblème de notre cité.
Avant le 15ème siècle, les montres n’existaient pas. Dans les campagnes on vivait au rythme du soleil. En ville et à Avallon notamment, c’est la Collégiale qui donnait l’heure. Comment ? Il suffisait d’allumer des bougies graduées. Le niveau de cire brûlée indiquait l’heure, et les cloches sonnaient. Mais parfois le moine-sonneur s’endormait d’où cette chanson de notre enfance Frère Jacques dormez-vous ? Sonnez les matines…
En 1455, les Echevins décident de construire une tour, de 49 mètres de haut, pour que l’horloge de Saint-Julien, en travaux, y soit placée. Elle sera érigée, entre 1456 et 1459, sur l’emplacement de l’ancienne porte du château, au point culminant de la ville. Outre l’horloge, elle sert surtout de tour de guet en cas d’incendie. Les Echevins s’installent au 1er étage en 1460. Ils y tiendront conseil jusqu’en 1772, date à laquelle l’Hôtel de Ville actuel les accueillera. A la fin du 18ème siècle, menaçant ruine, la tour est sauvée grâce au don de Jacques Nicolas Caristie, architecte avallonnais.
Les armoiries de la Ville y sont sculptées en 1837, côté ville. S’y dessine une tour d’argent sur fond d’azur. Sa devise couronne le blason « Esto nobis Domine turris fortitudinis » : Sois pour nous, Seigneur, une tour de courage.
La Société d’Etudes d’Avallon s’y établit avec ses collections, de 1859 à 1912. Elles constitueront le fonds de l’actuel Musée de l’Avallonnais, visible encore aujourd’hui.
La Tour est électrifiée en 1957. En 1962 la foudre met le feu à la flèche. Les travaux de consolidation auront lieu au début des années 2000 : charpentes et couvertures sont restaurées, et le lanternon à nouveau couronné.
Au 1er étage, une cheminée du 15ème siècle et un décor Louis XIII – visible encore aujourd’hui, attendent votre visite.
©, Avallon Patrimoines en Bourgogne